Nous arrivons à un un petit regroupement de maisons, à la périphérie du parc national de Bardia. D’un côté du sentier il y a les maisons simples de boue, sans peinture, avec des fleurs épanouies et des jardins bien soignés. De l’autre côté, à seulement quelques centaines de mètres, il y a la jungle. Des hautes «maisons de guet» sont visibles tout au long de la ligne de la forêt. Là il y a toujours un gardien qui sonne l’alarme si les animaux sauvages sont en train de traverser du côté du village.
Ce petit village, à la lisière du parc national de Bardia, fait partie du réseau des familles d’accueil (“Community Homestay”). Les villageois continuent à déployer leur vie comme ils l’ont toujours fait, mais invitent également les visiteurs à découvrir la vie locale d’une manière qui ne peut pas se faire dans une région plus touristique. Le responsable du programme de Bardia Community Homestay est Sudip, un jeune homme plein d’énergie et de grands espoirs pour le développement de la communauté. Son anglais est excellent, tout comme ses connaissances des coutumes locales, de la jungle et du style de vie de Tharu, l’ethnie majoritaire dans le parc.

Notre logement est très simple. C’est dans l’une des maisons avec toilettes et douche adjacentes, ce qui est un luxe ici. Le mobilier de la chambre se compose d’un petit bureau en bois, une chaise et un grand lit avec une moustiquaire qui coule du plafond. Un ventilateur pousse l’air chaud. Même s’il fait 40 degrés, on nous sert du dhal bhat épicé. Je ne comprends pas comment les locaux peuvent ils manger cela dans cette chaleur épouvantable! Je ne prends que les concombres, gardant mon appétit pour la soirée, quand il fait (un peu) plus frais.
Le programme de la journée c’est faire du vélo pour explorer le village, aller voir les éléphants au centre d’élevage et voir de près les danses traditionnelles tharu.
Le vélo me rappelle celui de mon grand-père, tellement il est ancien. Les freins ne fonctionnement pas, les pneus sont plutôt dégonflés et le vélo gémit en roulant. Pourtant, la balade est magnifique! Nous observons les villageois qui sont en train de faire leurs activités du jour au jour: prendre soin des animaux, nettoyer leurs jardins, travailler le champs. La vie est vraiment simple ici. Je salue à tout le monde avec le klaxon de mon vélo. Le sentier est cahoteux et je dois faire attention à ne pas sauter sur le dos des buffles, qui passent au milieu. C’est l’aventure!

Après une demi-heure de balade pittoresque, en traversant les villages qui constituent le Bardia Community Homestay, nous sommes arrivés au centre d’élevage et protection des éléphants. On nous a expliqué que, même s’il y a des mâles dans le centre, au moment de la reproduction, ce sont les éléphants sauvages qui viennent de la jungle pour s’accoupler avec les femelles.
Avant le retour, nous passons quelques moments à admirer le plus beau coucher du soleil, au bord de la rivière. C’est ici que les enfants de la communauté passent aussi les dernières moments de lumière de la journée, en se baignant, heureux, sous les faibles rayons du soleil.

Le retour à la famille d’accueil, se fait dans l’obscurité qui commence à tomber lentement lorsque les gens rentrent chez eux avec leurs animaux. Les bruits, les sons de la jungle deviennent de plus en plus forts, avant de s’éteindre dans la nuit.
Dans l’air frais de la soirée, une fois toutes les activités quotidiennes terminées, les gens se réunissent pour le dîner. Le sentiment familial et communautaire est très fort ici. Sudip est passionné par tout ce qui est traditionnel, y compris la danse. Dans le bâtiment communal, assis sur des chaises en plastique, nous regardons le défilé coloré et gais des danseurs, qui nous montrent leurs meilleurs mouvements. Normalement, ces danses sont exécutées à l’occasions des fêtes. Mais ma présence est suffisamment spéciale. Sudip ne manque aucune occasion de danser et de sourire. Ça se voit qu’il le fait avec une joie débordante.
Je me sens intégrée dans la communauté d’ici, grâce à Sudip et au projet de Bardia Community Homestay. Je préfère ce type de tourisme, qui permet de se rapprocher des locaux pour mieux comprendre leur culture et leur mode de vie. C’est un tourisme beaucoup plus respectueux et responsable qui apporte aux communautés aussi qu’aux voyageurs. C’est certainement le type d’expérience que je chercherai dans mes prochaines aventures au Népal.
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